Une étude récemment menée par un organisme basé à Fribourg fait état d’un phénomène inquiétant parmi les jeunes résidant en Suisse. En effet, beaucoup d’entre eux seraient affectés par l’addiction aux jeux d’argent, aux jeux de casino en ligne notamment. Chose suffisamment insolite pour être soulignée, ce sont les apprentis de sexe masculin qui sont le plus atteints par la dépendance aux jeux. En règle générale, ces jeunes hommes qui occupent des postes en tant que stagiaires sont issus de familles de classe inférieure ou bien ont des parents qui sont nés en dehors du sol helvète.
L’étude dévoilée dans les principaux journaux nationaux mercredi dernier est la première du genre en Suisse. Son bilan est inquiétant, englobe la totalité du territoire helvète mais se focalise tout de même sur la Suisse romande. D’après cette dernière, les jeunes hommes en phase d’apprentissage d’un métier sont en proie à l’addiction aux jeux de casino. M. Joan-Carles Suris, professeur à l’Institut Universitaire de Médecine Sociale et Préventive du CHUV de Lausanne, explique ce phénomène par le nombre important de garçons évoluant dans le milieu de l’apprentissage, des jeunes qui ont tendance à prendre des risques importants dès leur plus jeune âge. « Ces jeunes doivent faire face au monde adulte à un moment précoce de leur existence », a-t-il commenté sur les ondes de la chaîne de radio RTS.
«Souvent victime de ruptures sentimentales, ils prennent part à des loteries, parient en ligne sur des sites de casino et nourrissent inévitablement des altercations avec l’argent.»
L’addiction de ces jeunes gens entraîne des répercussions importantes : déjà affectés par des conflits d’ordre relationnel avec leurs amis, souvent victime de ruptures sentimentales, ils prennent part à des loteries, parient en ligne sur des sites de casino et nourrissent inévitablement des altercations avec l’argent.
Dans certains cantons tels que ceux de Fribourg, de Berne et de Neuchâtel, ces jeunes hommes représentent pas moins de 6% des individus touchés par des problèmes de dépendance liés aux jeux de hasard. Frédéric Richter, l’un des responsables du GREA (Groupement Romand d’Etudes des Addictions), estime que « le marché des jeux de hasard est important en Suisse romande, surtout si on le compare à l’international. Le problème, c’est que ce marché est amené à grandir du fait de la nouvelle loi sur les jeux d’argent. Cette étude nous rappelle qu’une partie de la population doit être surveillée et prise en charge à temps ». Rien que dans le canton de Fribourg, les frais de soin accordés aux joueurs à problème dépassent chaque année les 2,4 millions de Francs Suisses.